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  • hellocorneliaschra

Hypersensible...

Dernière mise à jour : 2 déc. 2022

Quand j'étais petite et que j'allais à la maternelle, les autres enfants me faisaient si peur, que je préférais rester assise sur les genoux de ma maîtresse.

Pour moi, ça courait trop, ça braillait trop et ça chahutait beaucoup trop aussi.

J'étais une enfant calme et un peu peureuse.

A la maison, j'aimais jouer tranquillement dans mon coin avec mes poupées et mes peluches pendant des heures, en inventant des histoires et des aventures périlleuses à ces pauvres innocents (qui finissaient toujours bien, bien sûr ;-) )

Pendant les vacances d'été, on vivait dans notre maison de campagne, une vieille bâtisse à colombages aux plafonds très bas et avec des chambres toutes petites.

(Et ça grouillait d'entités là-bas, mais ça c'est une autre histoire :-D )

Je me levais toujours tôt le matin, avant tout le monde, et je partais pieds nus, faire mon tour matinal du village qui se réveillait en visitant les vaches dans les étables (j'ai toujours aimé les vaches avec leurs yeux si doux), en écoutant les oiseaux chanter dans les arbres et en atterrissant chez des amis de mes parents qui m'offraient invariablement une tranche de pain avec du beurre dessus.

J'aimais cette ambiance calme empreinte de quiétude et de mystère tôt le matin, avec les gouttes de la rosée qui se reflétaient dans les toiles d'araignée.


Au primaire, je n'aimais toujours pas le bruit, les chahuts des garçons (c'était pire qu'à la maternelle, ah bon ;-) ) et maintenant en plus il fallait parler, répondre, être attentive.

Attentive? Pendant toute ma carrière (grand mot) scolaire, il m'est arrivé rarement d'être attentive. J'étais toujours dans mes rêveries, je regardais par la fenêtre en observant les feuilles des grandes platanes se mouvoir dans le vent au gré des saisons, et je rêvais d'ailleurs. De la nature, de la forêt, de la mer du nord, de mes livres que je dévorais comme des petits pains.


A part la musique, c'était mon passe-temps favori. Me plonger dans des aventures, des histoires qui se déroulaient dans d'autres contrées, avec d'autres cultures, racontées avec un regard différent, souvent si étrange et pourtant si familier. C'était la voix de la créativité, de l'amour pour l'humain qui me parlait. Et d'ailleurs, je voulais être écrivaine une fois grande. (Maintenant je suis grande... quoique...et je ne suis toujours pas écrivaine. Mais sait-on jamais??)


On pourrait dire que j'étais une vraie introvertie, doublée d'une hypersensibilité accrue (cela va souvent de paire) qui s'est retrouvée projetée dans une famille de bruyants au caractères bien trempés, avec des interludes électriques, qui pouvaient vite déraper en disputes violentes.

Le paradis pour une hypersensible (je rigole, à moitié...)

Donc, ma mère, une battante à toute épreuve, trouvait cette petite dernière bien trop timide et trop timorée et me poussait à tout bout de champ à aller de l'avant, à me défendre, à me mettre en évidence, à explorer de nouvelles choses.

Avec le recul, il y avait peut-être un bon facteur dans sa manière de faire: cela m'a permis d'apprendre à sortir de ma zone de confort, d'affronter mes peurs et d'aller de l'avant, même si c'était terriblement éprouvant.


Mais, du coup, à force de ne pas être vraiment écoutée ou accueillie avec mes particularités, je suis devenue championne pour ignorer mes émotions et mes besoins.


Au lycée, j'étais connue pour être le rayon de soleil, toujours souriante, de bonne humeur, avenante, sympathique, dynamique, entreprenante.

Mon style de vie de 'gogogo' a été né à cette époque là. Jamais se poser, toujours du programme, du lycée à la danse, au cours de piano, au cours de flûte traversière, vite aller chez une copine, se lever à 6H pour aller nager avant l'école, lire, apprendre, travailler le piano, tout ça à 100 à l'heure.

Mais jamais se poser, jamais s'écouter vraiment, jamais savoir si j'allais bien ou pas.


Je me trouvais même extravertie. Donc l'introvertie s'est transformée par miracle en extravertie. (hahaha, laisser moi rire, petit goût amer).



Pourquoi je vous raconte tout ça?

Pour illustrer, à travers mon modeste exemple, que notre société considère les introvertis comme pas assez compétitifs, pas assez performants, pas assez socialisables, (je viens d'inventer le mot je crois :-D ), pas assez combatifs, pas assez dynamiques.


Et pourtant ce sont souvent les introvertis, les hypersensibles, qui deviennent les créatifs, les inventifs, les penseurs, les philosophes, les écrivains, les artistes, les musiciens de ce monde. Ce sont souvent les introvertis qui sont les meilleurs thérapeutes, psychologues ou coachs, car l'écoute, l'attention, l'observation, le ressenti sont innés chez eux.


Mais dans cette société, le calme, le retenu, le silencieux sont perçus comme inintéressants, ennuyeux, pas productifs, mous, passifs ou même carrément bizarres.


Et nous, les hypersensibles introvertis, qui sommes si bien dans notre bulle, chez nous, avec notre chat, un bon bouquin et un travail idéalement calme, nous nous forçons à rentrer dans ce moule, à répondre à ces exigences de société et cela nous rend souvent malades.


D'ailleurs, j'aimerais savoir quel pourcentage des personnes qui font un burn-out, sont des hypersensibles refoulés, qui ne se sont jamais écoutés et qui se sont forcés et tordus pour rentrer dans un certain cadre, pour être prises au sérieux par leurs collègues et leur hiérarchie.


Moi-même la première! Le nombre de fois où je me suis forcée à aller à une invitation, et pourtant j'en avais nullement envie. Le nombre de fois où je me suis forcée à paraître dynamique et entreprenante, mais j'avais juste envie de me poser et d'être tranquille.


J'avais même choisi un métier où il fallait être très dynamique et très entreprenante et surtout très proactive: architecte. Un cauchemar pour des introvertis. Dessiner oui. Créer oui. Mais tout le reste? Appeler les bureaux d'études, être en communication avec les administrations. Rendez-vous de chantier, où il faut être imposante et déterminée, même être désagréable parfois (haha, ma spécialité! Blague...). Calmer des clients agacés ou paniqués. Convaincre, s'affirmer, parler, écouter, se mettre en avant, rapidement décider (une autre de mes spécialités ;-) ) et affronter les problèmes qui se présentent invariablement.

Bon, j'ai tenu 3 ans. Et j'ai compris que ce métier n'était pas vraiment fait pour moi.


Alors, c'est bien intéressant tout ça, mais comment sortir de cette spirale infernale, de ce rôle auto-destructeur, qui jète une fausse note sur toute notre vie, parce que nous n'osons jamais ouvertement montrer qui nous sommes vraiment.




Quelques idées:

  1. Comprendre le schéma et le reconnaître. C' est le premier pas et il est crucial. Reconnaître que nous nous sommes enfermés dans un rôle qui nous ne convient pas et qui est contraire à notre vraie nature.

  2. Oser dire non. Aux sollicitations, aux injonctions, aux pressions. Qu'est-ce qui est le plus important dans votre vie? Remplir un rôle que l'on attend de vous en ignorant vos besoins superbement jusqu'à l'auto-destruction? Ou suivre un chemin qui correspond à vos aspirations, à vos désirs naturels?

  3. Accepter de perdre quelques connaissances et copains en cours de route. Oui, cela peut arriver. Quand vous commencez à être véritablement vous-même, quand vous déclinez des invitations parce que vous ne le sentez pas, quand vous allez dire non à des soirées mondaines parce que cela ne vous dit rien, quand vous allez traîner de rappeler unetelle ou untel parce que les épanchements des uns et des autres vous fatiguent trop, cela peut créer de l'incompréhension et même du rejet. Mais qu'est-ce qui est le plus important? Votre bien-être ou celui des autres?

  4. Prendre le temps pour laisser éclore son vrai moi. Souvent nous avons enterré notre ressenti, nos envies et surtout nos pas-envies, sous des couches épaisses de 'il faut', 'ça se fait pas', 'il / elle va être trop déçu.e', 'vas-y, bouge-toi', 'donne toi du mal', 'encore un petit effort'...La petite fille gentille, le petit garçon obéissant ne voulaient pas décevoir ou faire du mal à maman et à papa, alors on a fait un effort même si on avait terriblement peur ou même si on était terriblement mal. Schéma bien connu et bien installé. Donc s'autoriser à défaire ce conditionnement prend du temps et demande de la patience et de la bienveillance envers nous-mêmes. On a toujours prêter plus d'attention à la voix des autres qu'à notre propre voix. Donc, on aura un peu de mal à l'entendre au début.

  5. S'autoriser à être différent.e. Oui, tu n'aimes pas la foule. Oui tu trouves que ce parfum super fort pue. Oui, tu considères que cette musique est trop forte et agressive et que tu as envie de partir. Oui, tu évites à prendre la parole et à exposer ton point de vue à toute l'assemblée (ben non, tu ne ressens pas ce besoin). Oui, tu détestes le small talk, parce que tu ne sais jamais quoi dire quand on te demande ce que tu fais dans la vie et que tu as envie de disparaître sous terre. Maintenant et tout de suite. Oui, tu as le droit d'être différent.e. De ressentir différemment, de réagir différemment, d'agir différemment. Tu ne corresponds pas à la norme, so what?

  6. Assumer ses choix. C'est peut-être le point le plus difficile, qui demande le plus de courage. Arriver à dire non c'est une chose. Quitter le boulot qui, par son environnement et ses pressions, nous a bien amené au burn-out est une autre. Mais assumer ses choix devant ses proches, ses amis, son amoureux.se peut s'avérer encore plus compliqué. Se montrer tel que l'on est et assumer sa différence est chose difficile quand on a en face de soi un visage incrédule ou que l'on écope une remarque du style: t'es trop sensible. (Merci! Comme si on ne savait pas!!) Mais, avec foi et good will, on va y arriver.

  7. Être fier.e de ses qualités! Et ben voilà! Car nous n'avons pas que des tares nous! Nous ne sommes pas des mauviettes, des choses fragiles, des lâches ou des incapables. Non, nous les hypersensibles introvertis avons une clarté accrue, une vision très pertinente (souvent outside the box) et une intelligence rapide. En suivant notre intuition nous savons, quand il s'avère nécéssaire, réagir avec justesse et rapidité. Nous tenons une pertinence calme et nous avons, malgré l'apparence lisse, des opinions affirmées et des avis tranchés. La vie nous a enseigné l'endurance (dans un monde de brutes) et persévérance (face à l'incompréhension de nos semblables), donc nous sommes des vrais warriors! Quand les autres se sont époumonés dans leur vantardise et se sont vautrés dans leur succès, nous, dans notre calme tranquille, avons créé notre propre success-story. De notre succès. Moins voyant peut-être. Moins criant. Moins assourdissant. Mais valable. Parfois lumineux, parfois éclatant, parfois reconnu, parfois moins reconnu. Mais toujours en accord avec ce que nous sommes. Hypersensibles. Introvertis. Avec des capacités extraordinaires et des qualités hautement enrichissantes.

Soyez fiers de vous, soyons fiers de nous! Nous sommes les meilleurs ;-D


P.S. Non, je ne fais pas de ségrégation ;-) Vous êtes tous formidables: Vous aussi, les extraverties et super extraverties et ceux qui oscillent entre les deux. Heureusement nous sommes tous différents et nous avons tous nos qualités et nos particularités qui rendent notre aventure ici si riche et si inattendue.


Amour et lumière à vous tous!

Nous sommes les meilleurs!


P.P.S. Et si vous avez besoin d'un coup de pouce pour retrouver votre voix intérieure qui s'est fait toute petite et affirmer qui vous êtes vraiment, je peux vous aider ;-)











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